Chaque oiseau chante comme il a le bec fait. Qu’on puisse appliquer ce proverbe au monde de la musique ne demande guère d’explications. Chaque instrument possède son propre caractère, ses préférences, ses caprices.
Dans la musique de chambre traditionnelle, les compositeurs cherchent surtout les ressemblances. Les quatuors à cordes, les quintettes à vent et les trios à clavier restent bien sagement au sein des grandes familles instrumentales – l’objectif étant un timbre homogène.
Au début du XXᵉ siècle, des modernistes comme Igor Stravinsky, Alban Berg, Béla Bartók et Charles Ives partent à la recherche de nouvelles combinaisons. Ils n’hésitent plus à expérimenter avec une formation aussi singulière qu’inattendue : violon, clarinette et piano.
En opposant les possibilités expressives de chaque instrument, ils font naître un véritable dialogue musical, vif et contrasté, plein de tensions et de rebondissements.
Il n’est donc pas surprenant que les compositeurs continuent, encore aujourd’hui, à être fascinés par cette formation. Galina Oustvolskaïa – élève et maîtresse de Chostakovitch – et notre compatriote Bram Van Camp ont chacun ajouté un superbe trio à ce répertoire exceptionnel.
Thomas Dieltjens, piano
Wibert Aerts, violon
Julien Hervé, clarinette